Ne crisez pas, ce billet est en français, seul le titre est en allemand. Je me baladais sur l'un des blogs "interculturels" que je lis de temps en temps (je suis une piètre lectrice de blogs, mais c'est une autre histoire) et suis tombée sur ce billet qui fait écho à mes billets précédents sur la difficulté (ou le bonheur) de parler plusieurs langues.

Le phénomène de Vorausleidender Gehorsam (obéissance avant l'ordre), tel qu'expliqué par Matthias sur le billet de Caroline est un concept que je ne connaissais pas et que je trouve particulièrement intéressant. Je ne suis pas certaine qu'il s'applique à l'exemple donné par Caroline, qui me semble plutôt relever du "which language says it best". En l'occurrence, le contexte (conversation avec un américain) appelle le mot le plus proche du sens que l'on veut dire, facilité par le fait que l'on sait que la personne à qui l'on parle comprendra ce mot de toutes façons. Il suffit d'écouter les conversations de personnes à la langue maternelle commune mais vivant dans un pays étranger pour voir se profiler nombre des ces "localisations" sauvages. Combien de fois ai-je parlé du Finanzamt à un français d'Allemagne, parce que le Trésor Public est un concept franco-français...

En revanche, cette idée de "vorauseilender Gehorsam" me paraît intéressante pour expliquer la "montée" des mots anglais dans les autres langues. On peut imaginer que le "chef" désincarné dans le contexte actuel est le phénomène de mode. Il est de bon ton de truffer son vocabulaire de mots anglais, pour montrer qu'on est "in" (à la page !), même si on les utilise parfois à tort et à travers. Les allemands sont très forts pour ça, entre le Handy (cell phone) et le Beamer (projector) qui s'ils ont des consonnances anglophones, ne sont pas de vrais mots de la langue anglaise. Je me suis surprise parlant d'un beamer à des anglophones qui me regardaient dun air étrange. Bref, que ce soit la mode, le net ou tout autre "chef" qui nous pousse à mélanger les langues et les genres, je trouve ce concept développé par Matthias très intéressant.